Quelles espèces ?
Le modèle taxonomique de classification en espèce est-il applicable dans le cas de ces populations ?
Dans la suite de cette page les idées exprimées sont simplement des convictions étayées par nos obsevations et en aucun cas elles ne consituent de réelles certitudes...
Au préalable et pour mieux comprendre la suite, Le schéma suivant résume succintement le modèle théorique de classification en espèce :
On distingue deux taxons "idéaux" sans domaine de variation des caractères distinctifs, de population homogène et possédant quelques hybrides eux-même parfaitement différentiés et présentant un mixte intermédiaire des caractères des deux "parents".
Bien entendu, dans la nature, ces structures "discrètes" n'existent pas. Voici ce que pourrait donner ce modèle dans le cas d'Ophrys apifera comparé à Ophrys scolopax:
- Faible domaine de variation (même si la courbe de scolopax aurait pu être représentée beaucoup plus large car proposant des variations bien supérieures qualitativement et quantitavement à Apifera).
- Peu ou pas de recoupement des critères ou groupes de critères distinctifs.
- Faible population d'hybrides et assez bien différentiée dans l'ensemble.
En pratique, la distinction entre apifera et scolopax est aisée et sans ambiguité dans la grande majorité des cas, les cas douteux restant exceptionnels. Globalement, le modèle taxonomique fonctionne bien :

Qu'en est-il pour nos populations de passionis/aranifera/araneola ?
Si on applique qualitativement ce modèle à nos observations, voici ce que nous pourrions représenter:
- Variation importante et continue des caractères.
- Répartition relativement homogène et continue de ces variations en terme d'individus, plus rares aux bornes.
- Peu d'espèces "type" ou s'en rapprochant (pas de consensus sur la détermination de la plupart des individus)
Il apparaît assez clairement que le recoupement important des caractères distinctifs avec le domaine de variation des espèces rend la séparation, entre les différentes espèces du "groupe", difficile voire impossible ou à défaut subjective pour la majorité des exemplaires de nos populations.
En corollaire, on peut également considérer que les espèces passionis, aranifera ou araneola correspondent à des taxons situés aux bornes des domaines de variation et la majorité des spécimens observés de se situer en tant qu'intermédiaires. D'un point de vue scientifique, ce modèle, dans le cas de nos populations, revient soit à:
- Décrire une seule et même espèce qui admet un domaine de variation élargi à celui de passionis, aranifera et araneola.
- Considérer que la plupart des individus correspondent à des populations d'hybrides non délimitées, les parents ayant peu à peu presque disparu.
En conclusion, le modèle taxinomique passionis/aranifera/araneola paraît assez inadapté pour le typage de nombreuses populations littorales de ce "groupe".